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Une vision de l’immersion selon Basile Bohard

Basile Bohard, créateur d’expériences immersives et fondateur du studio de création neodigital partage aujourd’hui sa vision de l’immersion et sa façon de concevoir ses expériences immersives : “ma quête est de créer des expériences artistiques qui touchent le cœur des visiteurs pour qu’il se questionne sur leur propre représentation du monde”. 

Imaginer ce que sera demain 

Les expériences immersives sont un formidable moyen pour inviter les publics à un voyage imaginaire multi sensoriel et interactif qui les transporte dans un autre espace temps où l’unique réalité est celle qu’ils acceptent de vivre dans l’instant présent ! Des expériences dans lesquelles les frontières entre le réel et l’imaginaire sont réinventées, des moments éphémères qui se jouent des sensations, des instants collectifs inoubliables dont les visiteurs sont les acteurs et chacun ressort assurément changé. “Les expériences immersives sont à mon sens une formidable fusion entre l’art et la science, elles nous guident pour relever les défis du présent, elles nous amènent à voir le monde différemment et nous donnent la possibilité de croire que tout est possible. Grâce à elles, nous avons le pouvoir d’imaginer ce que sera demain.” déclare Basile 

Le récit de fiction au coeur de l’immersion

Le récit de fiction est au cœur de notre apprentissage et de notre représentation du monde, et ce depuis l’origine des hommes. Tisser des récits immersifs revient à tisser des relations avec tous les éléments qui nous entourent de manière multisensorielle. À travers la mise en histoires du monde nous créons une relation intime avec lui.

Basile nous l’explique “raconter une histoire, c’est jeter un pont entre ce qui est établi et ce qui est possible. Le récit permet au passé et aux possibles de coexister parce que nous allons décider de croire”. La décision de croire s’apparente à un terme défini en 1817, par le poète Samuel Coleridge, qui s’appelle la “suspension consentie d’incrédulité” et qui amène les participants à croire consciemment dans la vraisemblance d’un univers et/ou d’une architecture narrative en s’appuyant sur tous les moyens à notre disposition. Condition sine qua non pour que le participant ressente des émotions. “Il nous faut donc le plonger (immersion) dans un état qui lui permet d’être littéralement «crédule» lorsque l’univers dans lequel il est immergé est suffisamment cohérent, vraisemblable et logique.” continue Basile Bohard.

Mais pour que cette suspension fonctionne, Basile souligne que “cela s’appuie impérativement sur des éléments de réalité. Cela nécessite pour l’artiste un important travail de documentation afin de  rassembler du “vrai. Cette suspension consentie d’incrédulité implique un pacte entre le créateur et le participant, afin que ce dernier accepte de suspendre son incrédulité.

Donner de la puissance et de l’intensité à une expérience fictionnelle

Profitant de son expérience, Basile a construit, au travers de sa vision, une recette de ce qui constitue selon lui une expérience fictionnelle complète et attractive.

  1. La structure narrative organique : Pour une bonne expérience immersive, elles devront être conçus pour ouvrir des possibilités narratives et permettre aux joueurs d’élaborer leurs propres récits grâce à l’interactivité. “Nous devons penser le récit comme un système vivant dans lequel le participant interagit, des narrations aux dimensions multiples où se marient et s’opposent des écritures variées pour aider chacun à reconnaître une humanité commune, et ce, même s’ils sont issus de lieux, de cultures ou de générations différentes. Une expérience immersive peut aussi avoir une forme abstraite, expressive ou expérimentale, il nous faut donc prendre garde à ne pas brider l’expérimentation créative amenée à s’exprimer aux prémices de ce type d’’expérience” conseille Basile.
  2. La création d’univers imaginaires au-delà du réel : Au-delà de la construction de possibilités narratives, la création de mondes imaginaires constitue peut-être la forme suprême de créativité expérientielle, un espace où toutes les libertés sont accessibles. “Dans la création d’expériences immersives, nous ne pouvons pas nous contenter de raconter des histoires. Nous avons besoin de créer des mondes cohérents, de sculpter des espaces qui dépassent  le réel. Ces mondes différents entraînent le participant dans une évasion sans précédent, il est invité à s’interroger sur sa propre humanité, sa vision du monde, et ce, afin de l’aider à se questionner sur la notion de réalité.” explique Basile.
  3. La stimulation des sens pour recréer les sensations de la réalité : le spectateur et/ou l’environnement deviennent des éléments de l’œuvre, au même titre que les autres éléments qui la composent. L’immersion sensorielle et spatiale est expérimentée par le participant quand il a l’impression que le monde imaginaire auquel on vient de donner vie est convaincant du point de vue de ses perceptions. “Selon moi, il n’y a pas d’expériences immersives sans un minimum d’interactions naturelles et intuitives car l’immersion, comme quête de la vraisemblance d’un univers imaginaire, implique une participation active de la part du visiteur.”
  4. La création de conditions favorisant le partage collectif, dans la réalité :L’idée n’est pas seulement de vivre ensemble une aventure extraordinaire, mais de partager son vécu, sa vision, ses émotions, pour inviter les participants à se reconnecter en public. Partager, c’est être là, présent avec l’autre pour vivre des instants communs.” illustre Basile Bohard.

Renforcer la fiction grâce aux outils immersifs

La fiction ne suffit pas à elle seule, et s’accompagne de nombreux outils, plus ou moins modernes, pour immerger le visiteur dans un univers onirique et impactant.

On retrouve parmi ces outils : 

  1. La scénographie : cette partie regroupe les lumières, le son, les décors, la pyrotechnie ou encore par exemple les costumes.
  2. Les technologies : avec de nombreux outils modernes permis par les innovations de ces dernières décennies comme le vidéo mapping, le son spatialisé, les hologrammes, l’automation, la réalité augmentée, la réalité mixte, les capteurs, les écrans, etc.
  3. Les contenus : comme par exemple la 3D précalculée, la 3D temps réelle, le jeu vidéo, le print, les jeux, l’animation 2D, etc…
  4. Le Jeu d’acteur : tenus par les comédiens, les figurants, participant et construisant le succès de nombreuses expériences immersives à travers le monde.

Bullshit ! L’immersion ne date pas d’aujourd’hui 

A noter que l’immersion est aujourd’hui présentée à tort comme une forme artistique nouvelle, mais lorsqu’on y regarde de plus près, elle existe depuis la nuit des temps et fait partie de la manière dont l’humain appréhende et comprend le monde. Nous prenons part à une expérience immersive à chaque fois que nous ouvrons un livre, que nous regardons un film, que nous jouons à des jeux vidéos … Ce qui a changé ? L’arrivée des nouvelles technologies qui permettent de proposer des expériences narratives, visuelles et interactives qui peuvent aller encore plus loin dans la vraisemblance avec la réalité ! 

Cependant “c’est à nous de leur donner le sens qu’elles méritent afin qu’elles continuent de nourrir un futur à la hauteur de nos rêveries et de révéler des possibles qui n’existent pas encore. L’enjeu est de raconter des histoires, développer des univers imaginaires qui continueront d’inspirer les publics” conclu Basile. 

Si vous retrouvez dans cette vision l’énergie nécessaire pour accomplir vos projets, contactez nous !